Vous êtes auto-entrepreneur et vous redoutez la déclaration d’impôt ? Vous ne savez pas combien vous allez payer ? Ce guide est fait pour vous
Découvrez comment éviter les pièges fiscaux les plus fréquents, optimiser votre déclaration d’impot sur le revenu en tant qu’auto entrepreneur et faire des choix éclairés (option versement libératoire ou non, charges, revenus réels …).
L’impôt, ce mot qui fait peur…
Imaginez : vous avez lancé votre activité d’auto-entrepreneur il y a quelques mois. Vous commencez à encaisser vos premiers revenus, tout va bien… jusqu’à ce fameux courrier : Avis d’imposition. C’est la panique. Combien vais-je payer ? Pourquoi ce montant ? Ai-je fait une erreur ?
Vous n’êtes pas seul. Beaucoup d’auto-entrepreneurs sont mal informés et se retrouvent à payer plus que prévu, ou à recevoir un redressement. Cet article est là pour vous éviter cela.
Nous allons décortiquer ensemble :
- Comment fonctionne l’impôt sur le revenu pour un auto-entrepreneur ;
- Les pièges à éviter ;
- Les choix stratégiques à faire (versement libératoire ou non) ;
- Des exemples concrets ;
- Et un simulateur pour calculer votre impôt réel.
Comprendre le fonctionnement de l’impot sur le revenu en auto-entreprise
L’auto-entreprise (ou micro-entreprise) est un régime simplifié. Mais simple ne veut pas dire clair. Elle relève du régime micro-fiscal et micro-social, sauf en cas de dépassement des seuils de chiffre d’affaires annuel qui impose de basculer vers le régime réel d’imposition.
Deux grandes options fiscales
Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu
Vous payez votre impôt en même temps que vos cotisations sociales, chaque mois ou trimestre. Le taux est fixe :
- 1% pour les ventes de marchandises ou d’activités commerciales ;
- 1,7% pour les prestations de services relevant des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ;
- 2,2% pour les prestations libérales relevant des BNC (bénéfices non commerciaux).
Avantage : prévisible, pas de surprise l’année suivante.
Inconvénient : non réversible dans l’année, et pas toujours le plus rentable en fonction de votre foyer fiscal et de votre revenu fiscal de référence.
L’imposition classique au barème progressif
Vous déclarez votre chiffre d’affaires brut (hors taxes), l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire :
- 71% pour les activités d’achat-revente ou de fourniture de denrées à consommer sur place ;
- 50% pour les prestations de services commerciales et artisanales (micro BIC) ;
- 34% pour les professions libérales (micro BNC).
Avantage : parfois plus intéressant si vous êtes dans la tranche la plus basse du barème de l’impôt sur le revenu.
Inconvénient : paiement différé et difficultés à anticiper en l’absence de trésorerie.
En fonction de vos revenus annuels, de la structure juridique (entreprise individuelle, EURL, SASU…) et du type d’activité exercée (vente de marchandises, prestations de services, professions libérales…), vous pouvez opter pour le régime réel normal ou simplifié.
Cas concrets : combien allez-vous payer ?
1 : Morgane, graphiste freelance (BNC)
- Chiffre d’affaires 2024 : 20 000 €
- Option : imposition classique
Abattement forfaitaire (micro BNC) : 34% → Revenu imposable = 13 200 €
Impôt estimé (personne seule, aucune autre ressource) : 314 € environ (tranche 11%)
Morgane est redevable uniquement si son revenu fiscal de référence et ses autres revenus ne permettent pas de bénéficier d’une exonération ou d’un faible taux d’imposition.
2 : Jules, créateur de t-shirts (vente)
- CA 2024 : 35 000 €
- Option : versement libératoire
Impôt payé tout au long de l’année (régime micro BIC) = 1% × 35 000 € = 350 €
Jules relève du régime de la franchise en base de TVA et n’est pas assujetti tant qu’il reste sous le seuil de 91 900 € en 2025 pour les ventes.
3 : Justine, salariée + micro-entreprise d’accompagnement scolaire (BNC)
- Salaire annuel : 25 000 €
- CA micro-entreprise : 10 000 €
- Option : imposition classique
Son CA est ajouté à ses autres revenus (micro social simplifié + imposition sur base micro BNC). Cela augmente son revenu fiscal global et peut la faire changer de tranche.
Moralité : le bon choix fiscal dépend de votre situation globale, du revenu fiscal du foyer, du chiffre d’affaires réalisé et du type d’activité exercée.
Les erreurs les plus fréquentes des auto-entrepreneurs
- Ne pas anticiper son impôt
Vous oubliez que le CA déclaré en année civile N sera imposé en N+1 ? Défaut classique chez les micro-entrepreneurs.
- Mal remplir sa déclaration de revenus
- En cas de versement fiscal libératoire, cochez la bonne case : 5TA à 5TE (selon votre activité)
- Sans versement : remplissez les revenus dans la partie micro BIC ou micro BNC selon votre activité professionnelle.
- Confondre TVA et impôt sur le revenu
Beaucoup pensent qu’ils doivent facturer la TVA dès la création d’entreprise. En réalité, la franchise en base de TVA permet de ne pas être redevable tant que vous restez sous certains plafonds.
- Dépasser les seuils sans réagir
Le dépassement du chiffre d’affaires peut vous faire basculer de plein droit dans le régime réel simplifié ou même le réel normal, avec obligations comptables importantes (tenue de comptabilité, déclarations de TVA, amortissements…).
👉 Pour éviter encore plus d’erreurs, ne manquez pas l’ article : « Impôts professionnels : 7 erreurs fiscales à éviter ».
Astuces pour payer moins d’impôts (légalement)
✅ Opter pour le versement libératoire si :
- Votre revenu fiscal de référence est inférieur au plafond (27 478 € par part pour 2025)
- Vous voulez lisser vos acomptes mensuels et prévoir facilement votre trésorerie
✅ Garder le régime micro tant que possible
Cela permet de bénéficier du régime de la franchise de TVA, du régime micro-social simplifié, et d’une gestion plus souple.
✅ Fractionner votre activité entre plusieurs entités si pertinent
Exemple : activité de vente de marchandises d’un côté (micro BIC), prestations de services ou location meublée non professionnelle (LMNP) d’un autre. Cela peut vous faire bénéficier d’un cumul de régimes d’imposition différents.
✅ Anticiper vos obligations dès la création d’entreprise
Consultez un expert-comptable pour choisir le bon type d’imposition selon votre activité exercée, votre forme juridique (entrepreneur individuel, EURL …) et vos objectifs.
FAQ : impot sur le revenu auto entrepreneur
Dois-je facturer la TVA ?
Non, sauf si vous avez dépassé les seuils de la franchise en base de TVA. Vous devenez alors assujetti, et devez régulariser via le service des impôts.
Quel régime d’imposition choisir ?
Cela dépend de votre chiffre d’affaires encaissé, de votre foyer fiscal, et de votre activité. Le régime micro est adapté aux activités simples et aux revenus modérés.
Dois-je déduire mes frais professionnels ?
Non sous le régime micro, l’abattement forfaitaire remplace la déduction des frais réels. Si vos frais sont élevés, envisagez le régime réel d’imposition.
Bonus : simulateur d’impot sur le revenu pour auto-entrepreneur
Testez votre situation avec cet outil :
Simulateur d’impôt pour auto-entrepreneurs
Indiquez :
- Votre chiffre d’affaires annuel ;
- Votre type d’activité (vente de marchandises, prestation de services, professions libérales) ;
- Votre régime fiscal actuel (micro, réel simplifié, réel normal) ;
- Votre situation familiale et fiscale.
Et obtenez une estimation en 10 secondes.
Ce qu’un auto-entrepreneur doit savoir avant sa première déclaration d’impot sur le revenu
Maintenant que vous savez à quel point le bon choix de régime d’imposition change tout, prenez le temps de comparer vos options, de consulter un professionnel, et d’utiliser les outils disponibles.
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes à la fois le dirigeant, le gestionnaire, et le contribuable. Prenez ce temps. Utilisez cet article comme boussole, et partagez-le avec d’autres entrepreneurs individuels.
Rappelez-vous : une fiscalité bien gérée est un levier de rentabilité.
Et vous, comment gérez-vous votre impôt sur le revenu auto entrepreneur ? Une expérience à partager ?
👉 Laissez un commentaire ci-dessous ! Votre retour peut aider d’autres auto-entrepreneurs à mieux comprendre leur régime d’imposition.